N2100 Mardi 28 Novembre 2023
N°2100 – Mardi 28 novembre 2023
Mon intuition me disait que cette formation allait me faire de l’effet. Je le sentais. Au plus profond de moi. C’est une thérapeute. Ils ont une sacrée approche, que beaucoup n’ont pas ou ne peuvent comprendre et ressentir. Quand on parle de soi, le peu qu’on puisse dire, ils ressentent les choses, comme si c’était inné chez eux.
La matinée s’était bien passée jusqu’à ce fameux moment. Elle parlé du harcèlement, de la journée mondiale qui y est dédiée et de cette vidéo pour l’occasion. Elle a demandé si nous souhaitions la regarder. Sur l’instant, je n’y voyais aucun mal à la visionner. Je pensais surtout être assez forte pour encaisser ça. Cette chose dont j’étais victime pendant des années. Sur quatre minutes de vidéo, j’ai tenu deux minutes. C’est beaucoup, mais je n’aurai pas pensé que l’impact aurait été si fort à mon égard. J’ai tourné la tête, elle l’a remarqué et m’a demandé si je souhaitais couper la vidéo. J’ai dit oui. Je n’ai même pas senti les larmes arriver. Elles sont sorties toutes seules. Libératrice de quelque chose, d’un ressentiment que je gardais au fond de moi.
J’ai géré comme j’ai pu. Quelques temps après, j’ai dû me recentrer sur moi-même. J’ai dû retourner dans ma bulle et je ne voulais pas qu’on me dérange. De base, j’aurai laissé couler, mais la formation n’était pas finie, alors il fallait encaisser le reste. Je lui ai dit à cette femme. Je ne m’y attendais pas. Je ne m’y attendais pas à ce que cela me fasse autant d’effet, puisque j’essaie toujours de me mettre à la page en ce qui concerne les maux de notre société, pour y faire face à mon travail. Le harcèlement continue toujours de briser, de faire souffrir. Il y a encore, et toujours, des personnes qui délient leur langue pour faire mal au plus profond de l’âme. J’en ai vu des vidéos, mais celle-ci a fait écho en moi et cela a réveillé certaines choses.
La coupure m’a fait beaucoup de bien. Les enfants m’ont beaucoup aidé à penser à autre chose. Ils m’ont tous fait un câlin, comme s’ils ressentaient que j’étais peinée.
La seconde partie de la journée à débuter avec un mal de ventre. Une digestion très compliquée, alors que le repas était léger. J’ai mis du temps avant de comprendre qu’il s’agissait d’un mal nerveux. Les effets de la vidéo étaient encore là et je sentais que ce n’était pas fini. J’ai laissé couler, je l’écoutais d’une oreille, mais j’avais hâte de rentrer chez moi. Tout ça, c’était sans compter que nous finissons par parler de la violence. De la violence que les enfants peuvent reproduire, à cause du modèle parental qu’ils ont. Encore heureux, ce ne sont pas tous les enfants, j’en suis la preuve vivante. Je gardais un bon cap, jusqu’à ce que le sujet de la violence des enfants bifurque sur la violence conjugale. Je me contenais. Elle a dit une phrase symbolique, selon moi, qui était « On sait que cette femme se fait frapper dessus et personne ne dit rien ? ». Et oui, je tremblais, c’est tellement vrai. Bien des fois, personne ne fait rien. Que ce soit pour le harcèlement, la violence, l’intimidation, et j’en passe.
J’avais peur d’un dérapage. La boule de chaleur que je vois comme de la rancœur revenait. Comme avant. Cela faisait longtemps qu’elle n’était pas venue me voir et elle ne m’avait pas manqué. Je ne me sentais pas. J’ai eu peur que mes collègues dérapent, disent quelque chose du style « Elles n’ont qu’à partir » ou toute sorte phrase toute faite qui ne rime à rien.
Quand nous avons fait le tour de table, je lui ai dit. Ce sujet-là était le sujet de trop. C’était un sujet qui faisait écho en moi, beaucoup trop pour que je puisse apprécier le moment. J’ai mis du temps avant de partir du travail, tant j’étais chamboulée. J’ai pleuré en rentrant et je suis restée un moment sans rien faire. C’est passé, mais j’ai compris que je n’avais pas totalement guéri de certaines choses. Même après plusieurs mois de thérapie, les blessures sont toujours présentes. Mais à force de travail, j’y arriverai. J’en suis sûre. Je dois me laisser du temps pour tout ça. Cela a été une journée assez dure, pleine de prise de conscience et je dois accepter que ce soit mon passé et que parfois, il refait surface, même quand je ne le souhaite pas.
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N°0056 – Janvier 2011
« Mon cœur a peur. Mon esprit se tourmente. J’ai peur de mourir. J’ai peur de la mort, de quelle façon je vais disparaître de ce monde, de devoir partir, de ne plus vivre. J’ai peur de partir loin de ceux que j’aime. Peur de sentir la froideur qui s’empare de mon corps. Sentir les battements de mon cœur battre de moins en moins vite. D’avoir l’impression de partir loin, de sentir mon âme s’en aller de mon corps. Peur de partir sans pouvoir me rattacher à quelque chose, à la vie. Loin de ceux que j’aime. J’ai peur de mourir seule, dans un endroit que je ne connais pas. Peur de mourir dans la souffrance, dans la douleur. Quand je pense à la mort, des perles salées coulent toutes seules sur le long de mes joues. J’ai une drôle de sensation au fond de moi, qui grandit de plus en plus avec le temps. Même si je ne sais ce qui m’attend après la mort, j’ai peur. L’inconnu ne m’a jamais attiré. »
Édit : Et ça n'a toujours pas changé, treize ans plus tard.
N°1361 – Lundi 06 février 2017
Je sais que les relations du passé ont laissés des traces chez elle, autant que chez moi. Indirectement, certes, et sans que je ne le veuille. Ce n'est que depuis quelque temps que je remarque l'impact réel que cela a pu avoir sur elle. Or, cette fois-ci, ça ne sera pas pareille. Je dois lui montrer qu'il s'agit d'une bonne personne, que ça ne sera pas comme avant. Que je vais prendre mon temps et qu'il n'aura une mauvaise influence sur moi. Je ne veux pas quelle se fasse de films, qui pourront être des fausses idées. Si je ne tente pas, je ne saurai pas s'il est le bon, si nous pouvons aller loin ou non. Si mon coup de cœur du lycée peut devenir mon premier amour, alors je n'hésiterais pas une seule seconde. Je veux tenter, je veux voir ce que me réserve l'avenir. Je veux voir ce qu'il peut me donner, m'apporter dans ma vie. Je ferai en sorte qu'elle n'ait pas peur. Je sais qu'elle s'inquiète très facilement, qu'elle veuille que je tombe sur quelqu'un de bien. Je sais qu'elle ne veut que le meilleur pour moi. Mais en premier lieu, c'est à moi de choisir. De faire mes bases, mes expériences. Les décisions doivent venir de moi, de mon cœur. Personne ne pourra me dire quoique ce soit, car je suis la seule à pouvoir décider de mon futur. Nous verrons bien. Je prendrais le temps qu'il me faut pour avancer dans notre relation. Je veux, dans un premier temps, profiter de cet instant magique. De partager des moments de bonheur et d'amour. Savourer ses émotions délicieuses qui s'emparent de moi quand il est là.
Édit : Ce texte me rappelle plusieurs choses. Dans un premier temps, non, il n'a pas été mon premier amour, mais simplement une relation que j'ai tenté de réanimer et qui n'en valait pas la peine. C'est pas une légende, ne retournez JAMAIS avec quelqu'un du passé, ça ne fonctionne jamais. Mon premier amour, je le vis en ce moment même. Le seul et -j'espère- l'unique. Celui qui m'apporte tout ce dont j'ai besoin et qui m'aime telle que je suis, qui respecte ce que je suis. Dans un second temps, ça me fait penser que... je pourrais faire tout et n'importe quoi, ça ne sera JAMAIS à la hauteur de leurs espérances. Ca ne sera jamais le bon, jamais comme il faut. Jamais. Quel que soit le domaine qui me concerne. Rien n'ira. Alors, autant vivre ma vie comme je le sens.
Pensées du soir - 23.01.2024

Ma beauté

J’aurai tant aimé être un chat. Sauvage quand ça me chante Affectueux et câlin pour plaire Fou et joueur par simple envie.
N°0078 - Année 2011
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